Osez écrire !

L'écriture, toute écriture, reste une audace et un courage. Et représente un énorme travail.
Michel Mailhot. La vie arrachée.

lundi 7 décembre 2009

Le mag' litt': Marre de souvenirs

Le mag' litt': Marre de souvenirs

Une tentative de narration...

Les valeurs d'une société idéale

Cette semaine, nous avons préparé une enquête sur les valeurs de la société idéale pour les Costaricains.
Nous avons réalisé l'enquête auprès de 20 personnes. Voici les résultats !
  • La famille 35%
  • L'honnêteté 25 %
  • La responsabilité 25 %
  • L'amitié 15%


© Image protégée par les droits d'auteur. Source.
Pour les Costaricains, la famille est la valeur la plus importante dans la société. L'honnêteté et la responsabilité ont la même importance. Pour nous, la structure sociale, l'évolution socioculturelle et l'histoire du pays expliquent la force de la famille en tant que moteur de la société.


Wendy González
Grettel Romero
Marcela Solano

Mario ou l'homme idéal...

Quand vous demandez : « Quel est le nom le plus populaire pour les femmes au Costa Rica ? », vous entendez tout de suite "María". Le plus commun pour les hommes ? C’est "José". Ces deux noms ont des caractéristiques propres assez intéressantes. Par exemple, María, c’est le nom de la mère de Jesús. Elle est un symbole de fidelité, de pureté et d'amour pour un enfant. Et bon, comme dit la Bible, d'amour pour les hommes et pour Dieu aussi.

Nous avons fait une enquête auprès de 16 femmes pour savoir d'abord le nom de l’homme idéal, et ensuite les mots que les femmes utilisent pour définir ses caractéristiques. Un seul nom a été répété, et c’est Mario. 13 femmes ont dit des noms diferents et seulement une femme a dit que le nom n’a pas d'importance.

Mario, ce qu'il faire et ce qu'il doit posséder...

Dans le groupe de femmes intérrogées, il y avait 10 femmes célibataires. Pour elles, l’homme idéal doit être caressant (11,11%) et attentionné (9,26%). L'adjectif “caressant” a été mentionné par les femmes mariées aussi (6 femmes), c'est-à-dire le 11,76%. Mais elles apprécient également l'intelligence et qu'ils soient attentionnés.
 

En général, pour les 16 femmes, la caractéristique la plus cherchée est l'affectuosité, ou la tendresse (11.36%).
 

Il est très intéressant de remarquer que la “fidelité” a été mentionnée par deux femmes seulement (3.41%), et au lieu d'être l'une des premières caractéristiques, c'est la huitième. En effet, la deuxième qualité la plus importante pour ces femmes est "attentionné".
 

Une autre donnée importante c’est que 6.82% des femmes interrogées ont dit que l’apparence physique est essentielle (3 femmes mariées et 3 femmes célibataires.)


Desirée Rodríguez
Marcelo Castro
Paul Rodríguez

samedi 5 décembre 2009

L'homme idéal

D'après notre enquête, les femmes d'aujourd'hui cherchent un homme grand, aux yeux clairs ; elles ont un penchant pour les blonds de peau blanche. L'homme idéal doit également être musclé, mais pas trop. Il faut que cet homme soit fort, aimant, joyeux, fidèle, compréhensif. Beaucoup de femmes pensent que l'homme idéal doit avoir de l'argent.

La plupart des jeunes femmes ont décrit une grande quantité de qualités physiques ; les femmes plus âgées ont tendance à affirmer que l'apparence physique n'est pas importante : pour elles, le plus important est que l'homme soit amoureux d'elles et qu'il soit fidèle.

Il serait intéressant de discuter pourquoi la majorité des enquêtées sont fascinées par les hommes ayant les yeux bleus ou verts, la peau blanche et les cheveux blonds, même si le plus grand nombre des Costaricains ne ressemble pas au portrait-robot qu'elles décrivent.

En conclusion, nous pouvons dire que les Costaricaines préfèrent surtout les hommes intelligents, aimants, fidèles, compréhensifs, des individus ayant une apparence physique agréable. Mais l'amour est aveugle, peu importe comment vous êtes physiquement ; il y aura toujours quelqu'un qui verra ce que les autres ne peuvent pas voir : comme nous dit Antoine de Sain-Exupéry dans Le Petit Prince, "l'essentiel est invisible pour les yeux".


Alexandra Herrera
Stephanie Monterrosa
Fiorella Piedra
Manuel Solera

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Crédits Images & Photos

« Vous avez dit Jules ? »

En effet, Jules n'est pas seulement un prénom, mais il désigne aussi l'amant, le compagnon, le mari. D'après le Trésor de la Langue Française, le nom « Jules » signifie "amant ou mari" dans la langue populaire. Ce nom est généralement précédé d'un possessif : mon Jules, ton Jules.

C'est comme ça quand elle a un Jules, dit Zazie, la famille ça [ne] compte plus pour elle. (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 13).

Il est intéressant de rappeler que cette tendance à utiliser un prénom courant pour désigner un ensemble d'individus, ce que les spécialistes appellent l'antonomase, existe aussi en anglais (a). Le nom Jack est employé par les anglophones pour parler d'une grande variété de choses ; le substantif jack est polysémique : il peut signifier cochonnet, cric, âne, Bonhomme d'hiver, sautereau, valet (des cartes), vérin, entre autres. (cf. WordReference). D'ailleurs, "every man jack" veut dire "tout un chacun", et il existe toute une série de noms composés et de verbes à particule adverbiale ou prépositionnelle qui sont formés à partir de ce nom propre. Curieusement, au Québec on dit "c'est un bon Jack" pour signifier "c'est un bon type, c'est quelqu'un de bien, c'est quelqu'un de gentil" (cf. ce billet écrit par une Québécoise).

Mais revenons-en à notre Jules, ou plus exactement, au Jules. Il n'est pas facile d'être un bon Jules, il faut avoir des qualités pour séduire : il est important d'avoir du caractère, il faut avoir une personnalité charmante ; les femmes sont particulièrement attirées par l'humour... Mais elles peuvent être éblouies aussi par l'intelligence de ce Jules, un homme qui se doit d'être fidèle. Or les Françaises sont elles indulgentes pour leur Jules ?





Nos étudiants ont fait une enquête auprès de quelques Costaricaines. Les résultats seront bientôt publiés dans deux nouveaux billets à ne pas rater !

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(a) Dans son article Quelques remarques sur la valeur stylistique des noms de personnes, l'auteur danois Anker Teilgàrd Laugesen nous explique :
Il arrive qu'un prénom soit employé par euphémisme, pour éviter le mot propre, le mot choquant, ce qui est incontestablement un avantage pour l'objet ainsi dénommé, mais qui amène aussi, inévitablement, un fâcheux contrecoup pour le terme dénominatif. « Mon oncle Jules » rappellera à bien des Danois certain conte de Maupassant qu'ils auront lu en classe. Pour Marcel Pagnol ce nom évoque un autre souvenir que voici :
« Le plus étonnant, c'est qu'il ne s'appelait pas Jules. Son véritable prénom était Thomas. Mais ma chère tante ayant entendu dire que les gens de la campagne appelaient Thomas leur pot de chambre, avait décidé de l'appeler Jules, ce qui est encore plus usité pour désigner le même objet. L'innocente créature, faute d'avoir fait son service militaire, l'ignorait, et personne n'osa l'en informer. » (La Gloire de mon père, I, 61)


mardi 24 novembre 2009

Peut-on rire de tout et de n'importe qui ?

Voici l'opinion de nos étudiants qui ont répondu à la question : Peut-on rire de tout et de n'importe qui ? Ils ont également exprimé leur opinion sur le concept de caricature, ainsi que sur les limites de celle-ci...
"Je n'entre pas dans la vie privée des hommes politiques." Jean Plantureux, Plantu.

Je trouve que toutes les personnes peuvent rire de tout mais avec la personne adéquate. Une caricature est un dessin d'une personne ou d'un événement, fait pour se moquer ou pour plaisanter. Elle peut présenter la personnalité des gens, ce qu'elles aiment, mais elle ne peut jamais présenter toute la personnalité d'un individu. Alexandra Herrera.

Nous pouvons rire des choses que nous avons devant nous, sous les yeux. La vie est très courte pour ne pas avoir un peu de sens de l'humour. Tout devient facile si nous avons un sourire. Une personne heureuse doit être capable de rire d'elle-même. Paul Rodríguez.

 Non, je pense qu'on peut rire de tout mais quand nous parlons de caricatures ou de reportages dans un journal, la personne qui a le pouvoir de publier peut blesser les personnes, leur dignité, et la dignité des lecteurs... Une caricature représente la vision d'une personne d'une situation ou d'une idée particulière.  Eddy Ramírez.

Non, il y a des occasions où on ne doit pas rire, par exemple, quand il s'agit de la religion, de la culture ou des personnes handicapées. Une caricature est un dessin qui montre l'image d'une personne connue dans le milieu politique, sportif... Normalement, elle exprime une forte critique. Il y a beaucoup d'opinions sur les caricatures. Beaucoup de personnes croient que les caricatures sont une bonne manière de faire une description détaillée d'une personne. Manuel Solera.

 Je crois qu'on peut rire de tout mais cela dépend de la situation. Une caricature, selon moi, est la façon d'exprimer un sentiment. Je pense qu'une caricature peut présenter les aspects d'une personnalité qu'il est pertinent de connaître. Grettel Romero.

On ne peut pas rire de tout ni de n'importe qui parce qu'il y a beaucoup d'aspects personnels ou culturels qui doivent être respectés par les autres. Une caricature est un dessin qui s'utilise pour exprimer les émotions ou les états d'âme des politiciens ou des personnes publiques. Avec une caricature on peut voir des traits physiques et aussi des émotions ; en général, on se moque des figures publiques et de personnages connus. Yener Sánchez.

À mon avis, on peut rire de tout et de n'importe qui mais on ne peut pas le faire avec toutes les personnes ni dans toutes les situations : il faut faire attention pour éviter de blesser les personnes avec des sujets sensibles. Une caricature, c'est un dessin qui ridiculise son modèle et cela moyennant l'exagération ou la déformation des traits ou des attitudes du modèle. Selon moi, il faut tenir compte de la raison pour laquelle cette personne est devenue une personnalité publique et c'est là la limite de la caricature : on doit respecter les autres espaces de la vie de cette personne. Désirée Rodríguez.

À mon avis, on peut rire de beaucoup de choses comme le travail des personnes publiques mais on ne peut pas rire de la religion ou la vie privée de ces personnages. Pour faire une caricature, on peut rire de quelques caractéristiques physiques de ces personnages, le nez, la tête, les oreilles, les yeux, qui sont alors exagérées. Je pense qu'on peut faire une caricature d'une personnalité sans rire de sa vie privée. Pour moi, on ne peut pas rire de la religion des personnages car cela peut provoquer de graves problèmes. Carlos Calderón.

Et vous, qu'en pensez-vous ? Peut-on rire de tout et de n'importe qui ? Qu'est-ce qu'une caricature et jusqu'où peut aller une caricature dans la présentation d'une personnalité ?

Bientôt sur le blog...

Chers lecteurs,

Cela fait plusieurs semaines que vous n'avez pas de nos nouvelles. Et c'est bien dommage, effectivement. Pour compenser ce silence, nous voudrions vous faire part d'une série d'articles qui paraîtra bientôt sur Délirons à toutes plumes. En effet, nos collaborateurs préparent un sondage sur les valeurs des Costaricains et leur représentation de la société ideale. Une enquête sur l'homme idéal pour les Costaricaines sera également publié dans les jours à venir. Ces deux reportages prétendent établir une comparaison avec les idéaux des Français.

Pour l'instant, nous vous invitons à répondre à la question du sondage : pour vous, laquelle de ces valeurs est la plus importante ?


À très bientôt,


L'équipe de Délirons à toutes plumes.

lundi 19 octobre 2009

Le langage SMS, Internet, et la langue française

C’est un phénomène qui n’a rien de nouveau et pourtant éducateurs, parents et linguistes ne cessent de s’étonner devant le développement de ce qu’on pourrait appeler le nouveau code secret des jeunes. Il s’agit d’un langage spécifique qui leur permet de communiquer d’une manière simple, rapide et efficace sans se soucier des normes. Bien que les adultes s’en servent aussi, les adolescents et les jeunes adultes sont probablement les usagers les plus fidèles et les plus prolifères. Mais en quoi consiste ce langage ?


Avant de l’analyser plus profondément, il convient de définir ce que nous entendons par « langage sms ». Nous estimons qu’il est important de faire un bref rappel de ce que nous appelons un sociolecte et par conséquent déterminer en quoi le langage sms en est un exemple. Enfin, nous dresserons une liste non exhaustive d’abréviations avec leurs « significations » non abrégées, après avoir établi le fonctionnement de la formation des mots « sms ».



Commençons par la définition de langage sms. Avec l’avènement des nouvelles technologies, la messagerie de textes courts fournie par la téléphonie mobile et la messagerie instantanée sur Internet notamment, on favorisé la création d’un langage qui simplifie aussi bien l’orthographe lexicale que l’orthographe grammaticale et la morphosyntaxe afin d’échanger des messages courts dont le contenu sera facile à décoder par le destinataire. Il est intéressant de souligner que l’apparition de ce langage peut s’expliquer par deux raisons fondamentales :
  • En premier lieu, les logiciels de traitement de texte des téléphones portables imposent une restriction de caractères, ce qui contraint leurs utilisateurs à réduire la longueur de leurs messages. Il faut ajouter qu’en général les usagers évitent de multiplier les messages (ou textos, dans le jargon des jeunes) et ils préfèrent d’en envoyer un qui soit court mais efficace. Ce facteur est d’autant plus significatif si l’on prend en considération l’immédiateté des échanges dans le contexte globalisé où les communications deviennent de plus en plus rapides et où l’efficacité est la logique dominante. Il faut communiquer maintenant. C’est ce que nous appelons l’économie du langage.
  • En deuxième lieu, il existe un fond de « secret », voire d’initiation, derrière l’utilisation du langage sms. En effet, les adolescents revendiquent leur vie privée et le langage sms leur permet d’établir une limite entre ce que leurs parents peuvent savoir et ce qu’ils souhaitent qu’ils sachent. Si en plus de garder leur jardin secret ils peuvent enfreindre les « lois » de la morphosyntaxe, un véritable gêne pour nombre de jeunes et adultes, le langage sms ne saurait être moins qu’attirant. C’est ce que nous appelons la connivence.
Considérons à présent le langage raccourci du point de vue de la linguistique. Selon les spécialistes, le langage sms est à classer parmi les sociolectes. Mais qu’est-ce qu’un sociolecte ? Un parler sociolectal est un parler spécifique à un groupe social qui permet à ses utilisateurs (locuteurs ou scripteurs) de se différencier des autres par le moyen d’un jargon afin d’établir un langage commun, identitaire. Un sociolecte resserre le groupe en introduisant une complicité due au langage. Les locuteurs étant les seuls détenteurs de ce langage, celui-ci favorise leur cohésion et leur distinction. Le jargon ainsi créé peut également revêtir une fonction ludique.

Se pose maintenant la question de classer le langage sms parmi les parlers sociolectaux. En fait, cette catégorisation est aisée, quoiqu'on ait du mal à le nommer "parler" dans le sens strict du terme : emploi restreint du système par des utilisateurs « initiés », avec la création d’un langage qui « exclut » les non-initiés pour corollaire ; l’apparition d’un groupe sociolectal uni par une même langue qui le distingue des autres. Ce langage traverse la jeunesse et se heurte au poids de la tradition, malgré sa portée et sa validité dans les cercles sociaux des jeunes : blogs, chats, forums, messagerie instantanée…

Lingua non grata
A ce stade de notre analyse, nous souhaitons rapporter les propos d’une spécialiste au sujet de ce langage :

C’est ce que déplore Alain Bentolila, professeur de linguistique à l’université de Paris V et spécialiste de l’illettrisme. « L’écrit que pratiquent ces jeunes aujourd’hui a changé de perspective et de nature, dit-il. C’est un écrit de l’immédiateté, de la rapidité et de la connivence : réduit au minimum, il n’est destiné à être compris que par celui à qui on s’adresse. Or, la spécificité de l’écrit par rapport à l’oral est qu’il permet de communiquer en différé et sur la durée : il est arrivé dans la civilisation pour laisser des traces. »
Ce principe de « connivence » et d’« économie linguistique » qui touchait jusque-là les « ghettos » des cités » (« où on est condamné, dit-il, à ne s’adresser qu’à ceux qui nous ressemblent ») traverse désormais la jeunesse tout entière. Les jeunes bousculent la langue française. Christine LEGRAND : La Croix, 16/11/2005..

En effet, de nombreux linguistes et éducateurs ont exprimé leur indignation et leur préoccupation vis-à-vis du langage de la jeunesse. Les détracteurs du langage sms avancent, entre autres critiques, que l’utilisation d’une telle langue porte préjudice à la langue française, qu’elle menace son avenir et son prestige, et qu’elle favorise le développement d’une culture de l’oral au détriment de la culture de l’écrit, et plus particulièrement la culture littéraire.

Or il convient de remettre en cause cette perspective traditionnelle car s’il est vrai que l’une des caractéristiques principales du langage sms est celle de la transposition de l’oral sur l’écrit, c’est-à-dire, de privilégier les formes qui rapprochent de la langue orale tout en négligeant les conventions typographiques et orthographiques, il faut avouer que du point de vue de la communication la menace n’est pas aussi grave qu’on ne le pense. En effet, l’essentiel étant de faire passer un message, dès que celui-ci est facile à décoder par le destinataire il n’y a pas vraiment d’argument à opposer.

D'ailleurs, le décryptage du langage sms fait appel à la compétence métalinguistique, qui implique en même temps la mise en place de la composante phonographématique de la langue. Seul un individu qui possède une parfaite maîtrise de sa langue peut décrypter le message, car il doit être capable d'anticiper le sens des signes et de l'interpréter correctement afin de saisir le message.

Mais les critiques peuvent véhiculer un souci légitime en ceci que la simplification de la langue peut devenir un véritable problème dans le milieu scolaire. La publication de livres entièrement rédigés en langage sms semble traduire cependant une réaction favorable à cette manière de transmettre ses idées du côté de certains lettrés.

Le langage sms pourrait même encourager à écrire, si l’on concède l’apparition d’une écriture qui répond au besoin fondamental de la communication, c’est-à-dire, de transmettre un message, et de laisser une trace de son existence en passant. A ce sujet, nous estimons que la remarque suivante est très sensée :

Ces nouveaux modes d’expression constituent-ils une menace pour la langue française ? Les observateurs les plus optimistes pensent que non. Les jeunes culturellement les plus favorisés feraient preuve d’une grande mobilité intellectuelle, jonglant en permanence avec ces outils et passant avec agilité d’un registre de langue à l’autre, en fonction de leur interlocuteur. Tandis qu’à l’autre bout de l’échelle sociale, l’écriture phonétique, libérée des carcans de l’orthographe, réconcilie avec l’écrit les jeunes les plus réfractaires, en les décomplexant. « Les garçons notamment se sont mis à l’écriture plus intime via l’ordinateur, remarque ainsi la sociologue Dominique Pasquier, auteur d’une enquête sur les pratiques culturelles des lycéens (1). Et ceux qui sont cancres à l’école peuvent devenir leaders sur les “chats” (NDLR : forums de discussion pratiqués sur Internet), notamment dans les milieux populaires. » Les jeunes bousculent la langue française. Christine LEGRAND : La Croix, 16/11/2005.

Sans doute, dès qu’une évolution d’une telle envergure s’opère, il est facile de se placer du côté conservateur. Mais si cette nouvelle langue permet à ses utilisateurs de s’insérer dans la société et de s’identifier avec leurs groupes de paires, pourquoi s’y opposer avec amertume au lieu d’en étudier les avantages ? Il faut insister sur le fait que l’oralité a précédé l’écriture, et qu’il serait dangereux de confondre écriture et parole, langue et culture. La primauté de la langue sur la culture est indéniable. Ne serait-il pas plus approprié de lutter contre la mauvaise utilisation du langage sms et contre l’appauvrissement du lexique des jeunes gens ?

Structure d’une langue
Du point de vue structural, et si l'on est stricte, le langage sms n’est pas une langue à proprement parler, car pour cela il lui faudrait posséder une grammaire et un lexique spécifiques, en plus d'une structure propre et différente de celle de la langue française, par exemple. En revanche, elle fonctionne sur la base de la langue française, avec une syntaxe simplifiée, elle emprunte parfois des mots à des langues étrangères, et elle intègre argot et « parler jeune », elle rapproche l’écrit de l’oral par la phonétisation des monèmes. Tout cela lui confère sa spécificité par rapport aux autres sociolectes.

Pour d’aucuns, on assisterait même à une réforme qui aurait dû avoir lieu depuis belle lurette, en dépit du courant conservateur. D'autres parlent de "déviation" par rapport à la norme. D'autres encore parlent de "variante" orthographique.

Petit lexique
Étant donné que nous n'avons pas suffisamment d'espace pour dresser une liste exhaustive de mots "sms", nous vous proposons de suivre ce lien qui vous redirigera vers une page où vous pourrez prendre connaissance du lexique, des expressions et des conjugaisons du langage sms.

jeudi 8 octobre 2009

Le Nobel de littérature 2009 à Herta Müller

- Herta Müller, lauréate du Nobel de littérature 2009. - AFP - Pierre Franck Colombier   -
Herta Müller, lauréate du Nobel de littérature 2009.
© AFP - Pierre Franck Colombier

La lauréate est l'auteur de romans comme "La Convocation" ou "L'Homme est un grand faisan sur Terre"

Née le 17 août 1953 à Nitzkydorf en Roumanie, où elle faisait partie de la minorité germanophone, Herta Müller a quitté son pays en 1987 pour l'Allemagne de l'Ouest.

Cette récompense est une surprise. Les favoris 2009 étaient plutôt l'Israélien Amos Oz ou l'Algérienne Assia Djébar, ou encore des Américains tels Joyce Carol Oates, Philip Roth.

Herta Müller s'est dite si "étonnée" qu'elle "n'arrive pas à y croire", dans un communiqué de son éditeur. L'écrivain a fait des études de littérature germanique et roumaine à l'université de Timisoara. Son premier livre est paru en Roumanie en 1982 dans une version revue par la censure. Les académiciens suédois ont salué chez cette femme de 56 ans son aptitude à peindre "le paysage des dépossédés".

Elle qui a vécu en Roumanie sous Ceausescu n'a pas,  cessé de condamner la dictature dans ses romans : "Le renard était déjà le chasseur" (publié en France par le Seuil) ou "La convocation", (traduit en français chez Metaillié).

Le précédent auteur allemand à avoir obtenu le Nobel était Günter Grass, en 1999. Mais une femme écrivain de langue allemande, l'Autrichienne Elfried Jelinek, a été couronnée par la suite en 2004 par les académiciens suédois qui composent le jury du Nobel de littérature. Le prix Nobel est accompagné d'une récompense de 10 millions de couronnes suédoises (980.000 euros). L'an dernier, le prix était allé au Français Jean-Marie G. Le Clézio.

Née en Roumanie en août 1953, elle a quitté ce pays en 1987 pour l'Allemagne de l'Ouest. Herta  Müller  déjoue les pronostics des bookmakers, selon lesquels le favori, cette année, était plutôt l'Israélien Amos Oz ou l'Algérienne Assia Djébar, ou encore des Américains comme Joyce Carol Oates, Philip Roth. L'an dernier, le prix était allé au Français Jean-Marie G. Le Clézio.

"Sans voix"

D'après le secrétaire permanent de l'Académie Nobel, Peter Englund, Herta  Müller  est tout simplement restée sans voix en apprenant l'obtention du prestigieux prix littéraire, assorti de dix millions de couronnes suédoises (969.000 euros).  "Elle m'a promis que lorsque nous nous rencontrerons en décembre (pour la cérémonie de remise des prix), elle aura de nouveau trouvé ses mots", a ajouté Englund. "Sa manière d'écrire a une vraie force (...), son message est incroyable", a-t-il poursuivi. "Cela vient en partie de son propre passé de victime de la persécution en Roumanie mais aussi de son passé comme étrangère dans son propre pays."

Une militante anti-Ceausescu autrefois harcelée par la Securitate, qui vit aujourd'hui à Berlin

Née à Nitchidorf en Roumanie, Herta  Müller  a fait des études de littérature germanique et roumaine à l'université de Timisoara.

Elle a fait partie pendant cette période de l'Aktionsgruppe Banat, un cercle de jeunes auteurs germanophones opposés à la dictature de Ceaucescu et militant pour la liberté d'expression.

Son premier livre "Niederungen" - un recueil de nouvelles - est paru en Roumanie en 1982 dans une version revue par la censure, avant de reparaître deux ans plus tard en Allemagne de l'Ouest dans une version non expurgée.  Elle y racontait, comme dans son livre suivant "Drückender Tango" (Tango lourd) publié en 1984, le quotidien de la corruption et de la répression dans son village natal. Müller, dont la mère a été envoyée en camp de travail pendant cinq ans par les Soviétiques, fut elle-même harcelée par la police politique roumaine, la Securitate, pour avoir refusé d'oeuvrer comme informatrice à l'époque où elle travaillait comme traductrice dans une usine, entre 1977 et 1979.

Interdite de publication en Roumanie après avoir publiquement critiqué la dictature, Herta  Müller  a quitté son pays natal en compagnie de son époux, l'écrivain Richard Wagner, deux ans avant la Révolution et l'exécution de Nicolae Ceaucescu en 1989. Douzième femme à recevoir le Nobel de littérature, elle vit et travaille aujourd'hui à Berlin


Les précédents lauréats.


2009 : Herta Müller (Allemagne)
2008 : Jean-Marie Gustave Le Clezio (France)
2007 : Doris Lessing (Grande-Bretagne)
2006 : Orhan Pamuk (Turquie)
2005 : Harold Pinter (Grande-Bretagne)
2004 : Elfriede Jelinek (Autriche)
2003 : J.M. Coetzee (Afrique du sud)
2002 : Imre Kertesz (Hongrie)
2001 : V.S. Naipaul (Grande-Bretagne)
2000 : Gao Xingjian (France)
1999 : Gunter Grass (Allemagne)
1998 : Jose Saramago (Portugal)
1997 : Dario Fo (Italie)
1996 : Wislawa Szymborska (Pologne)
1995 : Seamus Heaney (Irlande)

Source : France3.fr - Culture Livres
Le Nobel de littérature 2009 à Herta Müller

mercredi 7 octobre 2009

Comment ce projet est-il né ?

Délirons à toutes plumes est un projet mené par J. Lisandro Sánchez, professeur à l'Alliance Française de San José (Costa Rica) depuis 2007. Notre objectif est d'offrir un espace d'expression à nos étudiants afin qu'ils puissent divulguer leurs textes narratifs, leurs compte rendus, ainsi que des productions artistiques diverses.

Nous sommes sûrs de la valeur didactique des nouvelles technologies et en conséquence nous avons pris l'initiative de créer un blog consacré à l'expression, au partage et à la découverte des qualités créatives de nos étudiants.

Soyez les bienvenus et délirons à toutes plumes !

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